hATTR : L’amylose héréditaire selon le Dr Cauquil
. .Dr Cauquil, neurologue au sein du CHU du Kremlin Bicêtre, Centre de référence Neuropathies Amyloïdes familiales et autres neuropathies périphériques rares nous parle de l’amylose héréditaire (hATTR).
Qu’est-ce que l’hATTR ?
L’amylose héréditaire ou hattr est une maladie autosomique dominante. Elle est responsable d’une neuropathie invalidante. De plus, elle peut s’associer à d’autres atteintes d’organes rénales et cardiologiques. Il s’agit d’une maladie rare, on compte 500 cas dans des zones bien précises. On la trouve notamment dans le nord du Portugal, le Japon et la Suède. Cependant au fur et à mesure des années, on s’est rendus compte que cette maladie existait partout dans le monde. Nous l’observons notamment sur le territoire français avec différentes mutations du gène de la transthyrétine responsable de cette maladie.
La présentation clinique peut être variable le tableau décrit par une des équipes de chercheurs était celle d’une neuropathie longueur-dépendante affectant principalement la sensibilité thermo-algique avec une évolution lente et progressive. Les symptômes débutent chez des personnes âgés de 30 ans environ. Des personnes avec des antécédents familiaux de neuropathie amyloïde accompagnée d’une dysautonomie.
Il existe actuellement plusieurs phénotypes cliniques qui peuvent coexister au sein de cette maladie. Les âges de début sont variables (avant ou après 50 ans) avec des présentations de neuropathie longueur-dépendantes. Mais également des phénotypes attaquants et même parfois des tableaux moteurs purs.
Le diagnostic est d’autant plus difficile en absence d’antécédents familiaux ou chez des patients de plus de 50 ans.
La mise en place du diagnostic
Le diagnostic va reposer sur plusieurs éléments : Un tableau clinique compatible avec ce diagnostic (tableau de neuropathie) qui est généralement rapidement évolutif pouvant s’accompagner d’une dysautonomie, d’une perte de poids d’un syndrome du canal carpien bilatéral. On peut également constater une atteinte d’autres organes. Tous ces symptômes sont assez variables chez un patient qui présente un tel tableau. La positivité du test confirme le diagnostic d’un qui va mettre en évidence une mutation sur le gène de la transthyrétine.
A ce jour, il y plus d’une centaine de mutations qui sont décrites comme pathogènes dont certaines sont plus fréquentes comme la mutation val30met qui a été décrite en premier et le diagnostic sera ensuite conforté par présence de dépôts d’amyloses qui peuvent être mis en évidence soit par une biopsie tissulaire soit à l’aide de la scintigraphie avec une fixation cardiaque.
Traitement
A ce jour, on ne dispose d’aucun moyen de prévention pour lutter contre l’amylose. Les traitements consistent tous à diminuer la production de la protéine toxique qui se dépose et s’agrège dans les tissus :
- par chimiothérapie dans le cas de l’amylose AL.
- au moyen de puissants anti-inflammatoires pour combattre l’inflammation qui a engendré l’amylose AA.
- pour ce qui est de l’amylose ATTR, une transplantation peut être nécessaire pour remplacer un foie colonisé par la protéine toxique.